L’Institut Goethe (en allemand : Goethe-Institut) est une organisation à but non lucratif dont la mission principale est de promouvoir l’apprentissage de la langue allemande comme deuxième langue, d’encourager le rayonnement de la culture allemande et de favoriser la coopération culturelle internationale. Il est financé par le gouvernement fédéral allemand.
Fondé en 1925, recréé en 1951, il est représenté par 158 instituts dans 93 pays et compte quelque 3 000 employés. Le siège de l’Institut Goethe se trouve à Munich. Il porte le nom de Johann Wolfgang von Goethe, en hommage au célèbre poète, romancier et dramaturge allemand. (source : Article Wikipedia)
Les élèves du Goethe ont appris par mail, le 18 juillet dernier l’arrêt immédiat des cours et examens d’allemand sur Toulouse, sans se voir proposer la moindre alternative. Cette décision brutale du siège de Munich a surpris tout le monde.
La seule solution offerte aujourd’hui, mais même pas proposée dans le message d’annonce, rejoindre des cours en ligne...
Finis les demi-niveaux (A1.1, A1.2, A2.1 etc...) qui faisaient le succès de l’enseignement du Goethe à Toulouse. Finie la relation privilégiée entre élèves et profs, entre élèves eux-mêmes. Finis les cours spécialisés. Finies les offres complémentaires dans les mêmes locaux (bibliothèques, échanges tandems, films, concerts...). Finie l’émulation collective qui a tant manqué pendant le COVID et que ne pourra jamais remplacer une offre en distanciel...
Le traitement réservé à leurs professeures a aussi beaucoup choqué les élèves. Ils ont lancé une pétition et une page facebook.
Plusieurs d’entre eux s’étaient déjà inscrits, avaient engagés leur CPF dans le cadre de projets professionnels, des contrats de formation avec d’autres structures vont eux-aussi être rompus abruptement. Pas un grand signe de professionnalisme !
C’est toute une offre de formation professionnelle de qualité qui disparaît alors que la mairie met en avant et veut développer ses relations avec Düsseldorf, sans parler évidement d’AIRBUS, de ses sous-traitants et de toutes les autres entreprises ou universités qui ont des partenaires allemands, la décision a l’air incompréhensible.
En dehors des cours, le service linguistique du Goethe proposait du matériel, des mallettes pédagogiques et surtout des formations en présentiel aux professeurs d’allemand de toute la région. C’est tout l’enseignement de l’allemand dans l’éducation nationale qui sera aussi touché par sa disparition.
Économiquement, des pressions du siège étaient mises depuis des années au sujet des cours d’Allemand et de leur rentabilité au sein des instituts en France, Espagne ou Italie... L’institut toulousain ne se portait pas si mal, était le moins déficitaire de France et avait bien résisté à la crise du COVID avec une augmentation récente de 30 % des demandes d’inscription.
Selon le directeur du Goethe institut France "Étant déficitaires, les cours de langue en présentiel devront s’arrêter, car, d’après notre évaluation, aucune croissance à long terme du nombre de participants aux cours n’est plus à attendre sur le site de Toulouse." (déclaration à Actu Toulouse)
Est-ce qu’une évaluation en plein COVID peut sérieusement entraîner une décision si radicale ? Est-ce la guerre en Ukraine et les choix budgétaires du gouvernement allemand doivent-ils tout justifier ? Est-ce que les économies demandées ne pouvaient se conclure en interne que par la fermeture définitive d’un service et des licenciements ?
Socialement, ce sont 7 professionnelles qui se retrouvent sur le carreau, qui ont appris au début de l’été, du jour au lendemain la suppression de leur poste. Elles ont construit leur vie à Toulouse, se sont dévoués depuis des années pour partager et transmettre la langue et la culture allemande, dans un cadre cohérent et convivial. Langue et culture bêtement et brutalement séparées sur l’autel de la rentabilité. Une brutalité qui ternit l’image de l’institut Goethe dans son ensemble et le "soft power" allemand.
Encore en poste aujourd’hui, elles essaient de trouver des solutions pour leurs élèves, suite à une décision absurde, qui les touche de façon bien plus violente. Elles ont refusé la rupture conventionnelle qui leur a été proposé et ont pris un avocat.
Samedi 10 septembre, lors des journées "Portes ouvertes", les élèves, les partenaires ont pu apporter leur soutien aux salariées, écrire leur témoignage sur le livre d’or, et sensibiliser les passants de la rue Clémence Isaure.
Toutes les personnes présentes sentaient bien, que derrière la fermeture du département linguistique, c’est tout le Goethe institut qui se trouve menacé à plus ou moins court terme. Vu l’état du foncier toulousain, le gouvernement allemand propriétaire de l’immeuble le gardera-t-il seulement pour des activités culturelles avec des salles de cours désormais vides ?
Ce serait une perte immense pour Toulouse, un lieu culturel et d’échange de plus qui disparaîtrait du Centre-ville sacrifié à nouveau pour des considérations économiques.
Il est encore temps de réagir et de faire reculer le siège de Munich en montrant l’attachement de Toulouse à son institut Goethe, qui fête cette année ses 60 ans. Menacé de fermeture en 1999, une forte mobilisation locale, avait permis de le sauver (A l’époque le maire et la direction d’Airbus avaient été des soutiens cruciaux).
Pour soutenir et suivre les mobilisations de soutien :