On le sait, la France n’a pas toujours été un pays monolingue. Ce qu’on ignore souvent, c’est que jusqu’à la Première Guerre mondiale, bien après l’instauration du français comme langue unique de l’État, notre pays était encore plurilingue de fait. On parlait picard, breton, occitan ou bien basque, et certains poilus étaient confrontés pour la première fois à un usage quotidien du français. Un véritable choc des cultures ! Le français était d’ailleurs le seul idiome en vigueur à l’écrit. La correspondance des soldats révèle la maladresse et le manque de maîtrise du français écrit de ceux dont les véritables langues maternelles étaient qualifiées de patois.
La Grande Guerre est d’ailleurs généralement considérée comme un moment décisif dans le recul et le déclin des parlers régionaux, et dans l’affirmation forte du français comme langue unique, selon le credo : un pays, une nation, une langue. Le tout évidemment sur fond de nationalisme ambiant.
À l’occasion de la Semaine occitane, le Centre interrégional de développement de l’occitan (CIRDOC) propose de revisiter cette période et ce qu’elle a pu impliquer sur le plan linguistique en France, en organisant une exposition à l’Université Toulouse 2-Jean Jaurès intitulée « L’occitan et les langues de France pendant la Grande Guerre ». C’est au Centre de ressources Lettres, Arts et Philosophie (CLAP), du tout nouveau bâtiment Le Gai Savoir, qui abrite désormais l’UFR de Lettres, Philosophie et Musique du campus rénové, que vous pourrez découvrir cette manifestation. Une présentation de l’exposition aura lieu le 29 mars à 12h30, toujours au CLAP.
Viviane Bergue